Depuis peu, Maud a officiellement rejoint le cercle des Conseillers en mobilité, suite à la réussite de la formation organisée par le Service Public de Wallonie (SPW). Ce parcours s’est clôturé par un examen complet (épreuve écrite et présentation d’un travail de fin d’études), réussi avec succès après plusieurs mois d’apprentissage.

Cette formation a été particulièrement enrichissante, offrant à la fois des fondations théoriques solides sur une grande variété de sujets (mobilité active, voirie, stationnement, transport public, intermodalité, logistique urbaine…) et des exercices pratiques sur le terrain, ponctués de nombreuses visites de cas concrets.

Un des grands enseignements de cette expérience ? Le lien fondamental entre mobilité et aménagement du territoire. Car repenser nos déplacements ne pourra se faire qu’en réinterrogeant nos choix d’aménagement, et en affirmant une volonté politique forte pour une offre de transports collectifs et de modes actifs cohérente, lisible et efficace.  Le potentiel cyclable, notamment, reste largement sous-exploité.

Quelques chiffres marquants, à méditer :

• 🚗 La mobilité représente 14 % du budget des ménages
• 🛴 Près de 50 % des trajets font moins de 5 km
• 🚶‍♂️ 27 % des ménages belges ne possèdent pas de voiture
• 🧍‍♀️3 trajets sur 4 se font avec une seule personne par voiture
• 🅿️ Un véhicule reste stationné 95 % du temps
• 🌍 Le transport représente plus de 22 % des émissions de GES en Wallonie — un chiffre en hausse, et dont la voiture individuelle pèse pour plus de 90 %
• 🚴‍♂️ Un cycliste occupe 5 fois moins d’espace public qu’un automobiliste
• 👣 Un espace piéton peut accueillir jusqu’à 10 fois plus de personnes qu’un espace dédié aux voitures
• ♿ 30 % de la population est considérée PMR (car cette catégorie inclut aussi les poussettes !)

Si cette formation est à l’origine conçue pour les conseillers en mobilité des communes wallonnes, elle s’est révélée très pertinente pour les études menées par SEN5.

Au fil des modules, Maud a identifié de nombreux outils, ressources et méthodes qu’elle pourra mobiliser concrètement dans le cadre de nos missions  :

• 🧰 Des boîtes à outils pratiques fournies par le SPW, telles que la Securothèque et la Cemathèque, déjà connues de SEN5, mais dont cette formation a rappelé toute la pertinence et l’importance de les mobiliser systématiquement dans nos études.
• 📊 Des méthodologies de calcul pour objectiver des besoins spécifiques : en stationnement, une thématique récurrente dans de nombreuses études, ou encore pour quantifier les incidences de trafic, ce qui sera particulièrement utile dans le cadre des études d’incidences environnementales (EIE) que nous réalisons pour de nouveaux projets d’urbanisation.
• 🧭 Des grilles d’analyse permettant d’évaluer des aménagements existants, comme les gares ou les mobipôles, et d’identifier les services complémentaires à développer — une approche très pertinente notamment pour les Schémas de Développement Communal (SDC) et Plans Communaux de Développement Rural (PCDR).
• 🗺️ Des approches méthodologiques claires pour structurer une étude de mobilité complète : depuis le diagnostic initial jusqu’à la mise en œuvre concrète d’un plan d’action, en passant par la définition des objectifs et la stratégie.
• 🚚 Un éclairage sur certains secteurs comme celui de la logistique urbaine, souvent absent des réflexions, mais essentiel pour une vision globale et cohérente de la mobilité en territoire urbain.

Dans le cadre de la formation, Maud a collaboré avec quatre autres participant·e·s autour d’un travail de fin d’études portant sur la thématique : « La mobilité active dans un espace restreint », appliquée au village de Malonne, au sud de Namur. En mobilisant les outils et méthodes transmis durant la formation, le groupe a identifié 10 actions concrètes pour améliorer la sécurité et l’accessibilité de cet axe structurant, tout en favorisant les modes actifs :

1. Application du régime de vitesse 30km/h sur tout l’axe, avec ponctuellement des zones 20
2. Mise en place d’un radar tronçon
3. Supprimer du stationnement pour élargir le trottoir à 1m50
4. Mutualiser le stationnement, aux abords des écoles
5. Créer une bande cyclable suggérée sur l’ensemble de l’axe
6. Aménager un itinéraire cyclable et piéton bis sur l’ancienne ligne du tram
7. Développer des trottoirs continus sur l’ensemble de l’axe, d’une largeur de 1m50 de chaque côté
8. Réaménager les sentiers connexes à la rue principales pour créer des liaisons avec les quartiers alentours
9. Etudier la faisabilité de la création de cheminements piéton parallèles, en mutualisant les espaces des équipements structurants
10. Sécuriser les traversées pour les personnes malvoyantes avec des revêtements podotactiles

Ce TFE illustre parfaitement la manière dont des solutions concrètes peuvent être pensées même dans des contextes contraints, et met en lumière le potentiel de transformation locale à travers la mobilité active.

Au-delà des apports techniques, cette formation a aussi été marquée par une dynamique de groupe stimulante et une belle diversité de profils parmi les participant·e·s.
Architectes, paysagistes, urbanistes, politologues, géographes,… ces échanges pluridisciplinaires ont nourri la réflexion collective, et ont été particulièrement appréciés par Maud.

Merci au SPW et aux bureaux organisateurs – ICEDD, Espace Mobilité, Transitec – pour la qualité du contenu, la clarté des outils transmis, et la richesse des rencontres.